Algérie-Egypte : marcher n'est pas jouer

Publié le par PYZ Bastien

 

Ah, ces Algérie-Egypte, toujours un événement. Une rivalité du football teintée de politique qui aura fait parler d'elle depuis plusieurs semaines. La première fois, il y avait une qualification pour la Coupe du Monde en jeu. En terrain hostile, et malgré le caillassage de leur bus, les Algériens en sont sortis vainqueurs. Plusieurs voitures brûlées à Marseille. Cette fois-ci, la revanche se déroulait à la CAN. Et comme d'hab', l'Egypte a gagné. A Marseille, le spectacle pyrotechnique peut continuer.

 

Bon, on ne va pas polémiquer sur la performance très discutée de l'arbitre du match, le Béninois Coffi Codjia (appelez le John), qui a eu la main assez facile sur les cartons, notamment avec les Algériens qui ont fini le match à 8. Non, il y a une chose qui m'a bien plus interpellé : le pénalty accordé aux Egyptiens, qui amène le premier but et conditionne forcément la suite. Je ne parle donc pas de la faute qui amène le pénalty, mais bien du pénalty en lui-même.

 

Pour récapituler les faits, Hosni, le tireur égyptien, souffle un bon coup, prend son élan, frappe et marque. Rien d'original dans tout ça me direz-vous. Sauf qu'entre tout ça, il marque un temps d'arrêt dans sa course. On imagine que ce ne sont pas ses trois pas d'élan qui l'ont fatigué ; j'en conclu donc qu'il s'agit d'un acte délibéré d'antijeu, qui lui permet de voir où plonge le gardien pour lui la mettre de l'autre côté. Et l'antijeu, c'est pas bien, et c'est même sanctionné par les règlements (en général). Justement, que dit-il le règlement ?

 

Ni une ni deux, je me rend sur le site de la FIFA pour trouver confirmation que cet acte frauduleux est bien répertorié dans les textes. Et là, à ma grande surprise, je ne trouve absolument rien dans les Lois de jeu pour la saison 2009-2010 qui aille dans ce sens. Finalement, en fouillant un peu dans les lignes de la Loi 14 spécifique aux « coups de pied de réparation » comme ils disent à la FIFA (autrement dits pénaltys pour le commun des mortels), je tombe là-dessus :

 


 

« Faire semblant de tirer un coup de pied de réparation est autorisé et fait partie du jeu, mais le joueur sera averti si l’arbitre estime que la feinte constitue un acte antisportif »

 


 

En clair, rien de précis sur ce point : la validité ou non d'un but marqué de la sorte reste donc à la libre appréciation de l'arbitre. On en conclu que l'arbitre d'Algérie-Egypte a une interprétation très libre de la situation, mais surtout, qu'il est tout à fait en droit d'accorder le pénalty. Et qu'il l'aurait probablement accordé même si Hosni s'était arrêté pour refaire ses lacets, se recoiffer ou se toucher les parties (pour se donner du courage) avant de tirer.

 

Mais le fait est que ces attitudes ne sont jamais sanctionnées. Ils sembleraient que la plupart des arbitres craignent les conséquences éventuelles de la décision de faire retirer un pénalty. Pourtant, les conséquences, c'est que Mr Codjia a accepté un pénalty que le bon sens imposait de faire retirer. Et comme un pénalty n'est jamais marqué d'avance, on se dit forcément que ça change la donne du match. Ce qui n'obligeait pas non-plus les Algériens a péter les plombs et à prendre trois autres pions après...

 

 

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Comme si arrêter un pénalty pour un gardien n'était pas suffisamment compliqué comme ça...

 

 

 

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