Sunday crunch

Publié le par Bastien

Et vlan, encore une bonne claque venue tout droit d'Angleterre ! 6ème journée de Premier League, et deux chocs au programme : le derby de Manchester entre United et City, et (un) des derbys de Londres entre Chelsea et Tottenham. Deux rencontres qui n'avaient pas d'enjeux réels ces dernières saisons si ce n'est la suprématie locale. Mais les temps ont changé, et les années se suivent et ne ressemblent pas. Notamment pour City et Tottenham, qui ont passé la plus grande partie de leur saison dans la deuxième partie de tableau l'an dernier, et qui se retrouvent désormais à jouer les premiers rôles aux côtés de leurs adversaires d'un jour.



Manchester United – Manchester City, 4-3

Malgré les dires de Sir Alex Ferguson, qui avait annoncé avant le match que le vrai derby pour United, c'est contre Liverpool, cette rencontre est un match à part. Et encore plus depuis que City a clairement l'intention de se faire une place au soleil (façon de parler) au sommet du classement. Après avoir confirmé leur bon début de saison en s'imposant face à Arsenal, les Citizens étaient attendus au tournant (comme ce sera souvent le cas cette saison) sur la pelouse du rival United.

Joli c.v...

Et ça se voit dès le début de match. A peine trois minutes de jeu écoulées, que Rooney se joue de la défense de City sur une touche rapidement jouée et un super service d'Evra, toujours aussi offensif. Le quart d'heure qui suit est complètement à l'avantage des locaux, qui étouffent complètement les Citizens par un pressing hallucinant, mais qui ne parviennent pas à augmenter leur avance. Du coup, les blues en profitent pour revenir dans le match sur une énorme boulette (une de plus) du gardien Ben Foster. Déjà refroidi par un dégagement plus qu'hésitant contré par Tevez mais sans conséquences, le remplaçant de Van der Sar ne retient pas la leçon et récidive quelques minutes plus tard, avec beaucoup moins de réussite. Une tentative de crochet sur Tevez complètement foirée qui fait de lui un prétendant naturel au poste en équipe d'Angleterre. Une erreur qui profite à Tevez, qui se jette sur le ballon comme un mort de faim pour offrir le but sur un plateau à Gareth Barry. Et qui fait ainsi taire ses plus fervents détracteurs, dont les supporters de son ancien club qui lui ont réservé un accueil houleux, à la manière d'un Adebayor face à Arsenal. Alors on entend ici et là que l'engagement total de Tevez, qui vient littéralement voler le ballon des mains de Foster, aurait été sanctionné partout ailleurs qu'en Angleterre. La meilleure réponse est la réaction de Foster, de l'équipe, du banc de United et du public tout entier qui ne contestent absolument pas. Une autre philosophie de jeu, tout simplement. Pour s'en convaincre, il suffit de voir Berbatov, longtemps critiqué pour ne pas faire les efforts défensifs à la manière d'un Tevez par exemple, faire un sprint de 15 mètres pour venir tacler dans les pieds et gêner la première relance adverse. Du coup, les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score de parité. Et encore, l'addition aurait pu être plus salée si Tevez n'avait pas trouvé le poteau à la conclusion d'une superbe action initiée par Kolo Touré et Ireland, ou encore si Vidic n'avait pas coupé volontairement les jambes d'un Wright-Philipps aux jambes de feu qui filait au but. Tevez, grand sourire et en toute décontraction, chambre son pote Evra qui fait la moue.

Visiblement, le détecteur de ballons de Foster n'est pas tout à fait au point...

La deuxième mi-temps débute de la même manière que la première : domination sans partage des Red Devils qui marquent rapidement. Darren Fletcher place une tête rageuse sur corner et redonne l'avantage aux siens, avant de réussir son doublé quelques minutes plus tard. Le problème, c'est que Craig Bellamy égalise par deux fois. La première sur une superbe frappe des 25 mètres qui vient se loger dans la lunette de Foster, qui pour une fois n'y peux rien. La deuxième dans les dernières minutes du temps réglementaire, sur une erreur aussi fatale qu'inabituelle de Rio Ferdinand, qui tente une louche improbable au milieu du terrain. Bellamy intercepte, accélère et trompe à nouveau Foster. Le Gallois, étincelant sur la pelouse d'Old Trafford, profite des absences d'Adebayor (suspendu), Robinho ou Santa Cruz (blessés) pour gagner sa place de titulaire. Entre temps, United avait fait le forcing pour se détacher, sans trouver la réussite. La faute à un Shay Given en grande forme, qui dégoûte Berbatov à lui tout seul. On se dit alors qu'on se dirige vers un partage des points. C'est alors que Ferguson fait entrer Owen en lieu et place de Berbatov. Coaching gagnant, puisqu'au bout du bout du temps additionnel (96ème minute), le revenant offre les trois points à son équipe sur un ultime caviar de Giggs, qui a lui aussi prouvé qu'il était loin d'être à ranger au placard.



Chelsea – Tottenham, 3-0

La solution pour les frappes non-cadrées ? Le but amovible, livré et monté avec son Drogba.
"Un peu plus à droite Didier !"


La machine à gagner Chelsea continue sur sa lancée. Pourtant, le score est flatteur, car ce match face à Tottenham fut tout sauf un parcours de santé. Si la première véritable occasion est à mettre au crédit de Bosingwa qui trouve l'équerre de Cudicini sur un centre-tir, ce sont toutefois les Spurs qui dégagent la meilleure impression collective, et qui profitent également des largesses défensives des Blues en début de match. Du jeu en mouvement, dans les espaces et les intervalles, et quelques belles occasions. Comme ce duel perdu par Defoe face à Cech, les rushs permanents de Lennon, le Wright-Philipps de Tottenham, ou encore des frappes de loin d'Huddlestone ou Jenas. Mais l'ouverture du score est belle et bien pour les locaux, grâce à une tête plongeante fort sympathique d'Ashley Cole qui trainait dans les parages. Mais les visiteurs repartent de plus belle et jouent leur jeu. Il faut d'ailleurs un retour exceptionnel d'Essien pour anéantir une nouvelle chevauchée fantastique de Lennon. Jaloux du Ghanéen qui exhibe fièrement sa chevelure épanouie, Defoe, qui se rappelle au bon souvenir de ses années hippies, tente de lui arracher sa perruque, sans succès. L'arbitre, Mr Webb, qui connait lui aussi quelques soucis de pilosité crânienne, comprend la détresse du joueur et ne daigne sortir de carton. Ca tombe bien, il les a oublié à la maison. On se demande d'ailleurs s'il n'a pas également oublié son sifflet puisqu'il ne signale pas une faute dans la surface de Ricardo Carvalho sur Robbie Keane qui aurait du valoir un pénalty aux Spurs et une occasion de revenir à 1-1. Au lieu de ça, ce sont les Blues qui doublent la mise deux minutes plus tard par l'intermédiaire de Ballack, qui profite d'un caviar de Lampard pour marquer à bout portant. Drogba met définitivement fin aux espoirs d'Harry Redknapp et des siens en ajoutant un dernier but chanceux, offert par un tacle de Corluka qui se transforme involontairement en grand pont sur son propre gardien et en passe décisive pour ce même Drogba. Les Spurs tentent bien de réduire la marque pour l'honneur, mais le superbe ciseau de Palacios passe de peu à côté, et le but de Crouch est logiquement refusé pour hors-jeu. Et comme si la coupe n'était pas assez pleine, King se claque sur une accélaration de Drogba (qui connaitra d'ailleurs le même sort quelques minutes plus tard), mais surtout Sébastien Bassong fait passer une belle frayeur dans tout le stade. Sur un duel avec Anelka, le défenseur français s'écroule de tout son poids sur la tempe et reste au sol de longues secondes avant d'être évacué du terrain sur civière et sous respiration artificielle. Bref, une journée cauchemardesque à oublier au plus vite pour les Spurs...

Longtemps dominé par Bassong, le concours du saut en hauteur avec réception sur la tempe est finalement remporté haut-la-main par ce joueur de Chelsea qui a préféré rester anonyme


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